Visite de Montfrin.
Nous sommes le samedi 7 mai 2016 et par une très belle journée ensoleillée de printemps nous nous retrouvons au pied du buste de Marianne sur la place de la liberté à Montfin. Nous sommes une quinzaine de membres et attendons notre guide. Celle-ci dés son arrivée nous présente le circuit des visites que nous allons faire et cela s’avéra passionnant.
Après un tour d’horizon oral sur l’histoire de ce Village aujourd’hui tranquille, en dehors des grands axes de circulation actuels, mais très riche de son passé, nous découvrons les premiers monuments.
Les hôtels particuliers et leurs façades de la renaissance.
Edifiés en 1510 par Robert de Calvière, baron de Boucoiran 1, pour loger les curistes. En 1542 le roi François 1er y aurait séjourné en profitant des eaux miraculeuses de Montfrin pour soigner ses maux d’estomac.
En 1629, Richelieu,venant d’Italie, y aurait passé une nuit, avant de rejoindre LOUIS XIII au château de St. Privat, pour signer la paix de grâce d’Ales laissant la liberté de conscience aux Protestants. En 1882, elle devint la propriété de Prosper Trenquier, maire de Montfin, puis en 1884, de Maurice Coullomb, enfin de sa fille, Mme Avis, qui se sépara en 1931 des plus belles pièces de cette demeure, dont une remarquable cheminée ornée de sculptures et de Cariatides.
La commanderie des Templiers
De retour de Palestine, les chevaliers Templiers s’établissent dans la commanderie vers 1169. Ce sont des moines-soldats, en Languedoc-Roussillon plus régisseurs de domaines et bâtisseurs que guerriers. La commanderie est donc une exploitation, avec sa chapelle, son puits, son four à pain, sa prison, son cimetière, ses terres agricoles, ses moulins et son hôtel Saint-Jean des Templiers qui deviendra l’hôpital pauvre Saint-Jean de Jérusalem après la suppression des Templiers par Philippe le Bel en 1312, leurs biens ayant été attribués aux Hospitaliers. Au cours des XV et XVI et XVII siècle, un décret de l’Assemblée Nationale supprimera les ordres de chevalerie. De 1842 à 1845, une partie des bâtiments est affectée à des religieuses chargées de l’éducation des jeunes filles.
L’église Notre-Dame de MALPAS
C’est l’un des plus beaux édifices romans du Bas-Languedoc. Construite par les Templiers en 1181, elle date du XII siècle et en possède toutes les caractéristiques architecturales. Les voûtes en croisées d’ogives aux arêtiers moulurés, Les chapiteaux aux représentations symboliques (comme le sacrifice d’Abraham). Les tableaux « l’Assomption de la Vierge »de Xavier Sigalon, « Saint-Roch et Saint-Sébastien », attribué à Nicolas Mignard d’Avignon. Le tympan remarquable représentant en haut-relief « l’Adoration des Mages ». La corniche moulurée et ses représentations symboliques, figurants des mystères médiévaux.
Le clocher du XIV siècle fut construit en 1376 par Ferdinand de Hérédia, Grand Prieur des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dont les armoiries figurent sur la face Nord.
Le 18 mars 1794, l’église fut convertie en « temple de la raison » et la statue de Marat placée au milieu de la nef. L’inscription « Liberté, Égalité, Fraternité » placée au dessus de la porte, a subsisté jusqu’à la restauration effectuée en 1989.
Le Château de Montfrin
La construction du château autour de la tour romaine daterait du 1146 et fut l’œuvre des Templiers, puis du Comte de Toulouse. Au XIV siècle, de nouvelles constructions se sont ajoutées, notamment l’aile Nord qui abrita Louis XIII et la cour en 1629, 1632 et 1642. En 1664 puis en 1703, François II de Monteynard et son épouse transformèrent le château féodal en une magnifique demeure, un véritable « petit Versailles » dont les plans sont attribués à l’école de Mansart. De 1789 à 1794, le château fut transformé en hôpital militaire. Après la révolution, Hector II de Monteynard et sa famille retrouvent leur domaine et le restaurent. En 1925, le Comte Pierre de Monteynard vend le château à Robert Schreiber, fondateur Directeur des Échos, qui apporte de nombreuses améliorations et aménage les terrasses. Le château, classé monument Historique est une demeure privée, appartenant à M. Jean-René Claret de Fleurieu, fils de Marie-Claire Schreiber-Mendès France, la fille de Robert Schreiber et de Suzanne Crémieux. Des hôtes illustres ont séjourné.
Le rucher du site de la Baume
A environ 20 minutes à pied du château, ce site abrite 75 riches à abeilles. Ce qui en fait le plus grand Apié de France.
La carrière : elle reste dans l’attente de sondages archéologiques méthodiques.
La tour : il s’agirait , comme en témoigne le type de mortier et le chaînage d’angle, d’une bâtisse du XVIIe siècle probablement à usage d’habitation, en tout cas de nature domestique, et non militaire ou stratégique.
Les niches (ruches) : elles dateraient de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe.
L’habitat troglodyte :Le mur fermant la grotte semble daté du XVIIIe. Un outil gravé sur le linteau de l’entrée semble représenter une cisaille ou une tenaille de forgeron.
Le souterrain :
il s’agit sans doute au départ d’une excavation verticale de forme conique s’évasant vers le bas et d’où étaient extraits par le haut des blocs de pierre, Les traces d’outils relevées dans le souterrain dateraient du XIVe siècle.